Vœux 2020

Je vous présenterais bien mes vœux comme une célébrité que je ne suis pas, et je pense que vous n’en auriez absolument rien à faire, ce que je conçois parfaitement, c’est pourquoi, je préfère vous adresser mes « non » vœux en cette année 2020.
Je ne pousserais pas le vice à vouloir votre malheur, votre mauvaise santé ou même votre tristesse (je ne suis pas un monstre non plus), mais ne comptez pas sur moi pour glisser sur la pente hypocritement enjouée de la bienséance qui veut qu’à chaque début d’année, sans exception aucune, tout le monde semble miraculeusement s’aimer et se souhaiter le meilleur pour les mois à venir.
Ce qui me rassure, je dois vous l’avouer, c’est que, comme toute bonne résolution, cette niaiserie collégiale ne dure qu’un temps : il ne faudrait pas non plus que vous finissiez par me convaincre de votre humanité.

Alors, précisons tout de suite un petit détail, non, je ne suis pas désagréable et d’humeur peu badine, j’en ai simplement assez de ces coutumes qui tentent de masquer nos sentiments les plus profonds pour se donner l’illusion que « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Vous croyez vraiment encore au Père Noël ? Ce qui est amusant, c’est la facilité avec laquelle certains sont frappés d’amnésie passagère dès qu’il s’agit d’entamer le mois de janvier. Pourquoi faire semblant de subitement apprécier ces gens que vous n’aimez pas le reste du temps ? Par convenance ? Et pourquoi ne pas s’y tenir le reste de l’année dans ce cas ? Vous ne finirez jamais de m’étonner. Même pas de me décevoir, car tout comme vous n’attendez rien de moi, je n’attends rien de vous.

Je m’amuse également du dernier phénomène, qui je l’espère sera aussi éphémère que ma patience, du dry january. Encore une fois, en voilà une belle résolution à la con pour se donner bonne conscience le temps d’un mois et gâcher tous les bienfaits de cette nouvelle cure de jouvence une fois le 1er février sonné. C’est à se demander si vous avez besoin de vous lancer une multitude de défis au cours de l’année afin de donner un minimum d’intérêt à votre vie insipide. Des modes comme autant de passades amoureuses dans la vie d’un adolescent en ébullition. Je pensais pourtant qu’avec l’âge venait la sagesse. Je suppose que cela ne concerne que ma personne pétrie d’humilité et de discernement quant à ce qu’il convient d’accomplir une fois passée cette période agitée mais tolérée qu’est l’adolescence. Il faudrait voir à évoluer en 2020, voire à grandir un peu.

C’est pour cela que je refuse de vous souhaiter le meilleur et préfère espérer, car oui, je compte vivre longtemps visiblement, que vous n’irez pas nous inventer de nouvelles absurdités au cours de l’année. Je sais néanmoins que, comme l’année dernière et la prochaine, vous ne mériterez pas, ce qui ne m’empêchera toujours pas d’essayer de vous tirer vers le haut. Car, en dépit de mon humeur charmante et, même si ma pudeur m’oblige à le cacher, je voudrais toujours le meilleur pour cette planète d’éclopés intellectuels qui semble se réjouir de son triste sort.

Sur ce, bonne et heureuse (les simples d’esprit tout ça) année 2020 à tous, même à ceux que je ne fais que tolérer. J’ai tenté. Mais en fait non, je n’y arrive pas. Faites de votre mieux au cours des prochains mois, ce sera un moindre mal !

P.S. : je prie secrètement pour la fin de l’espèce humaine cette année encore. L’Australie et la Chine me donnent bon espoir. De quoi égayer ma journée.

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