Gabriel Medina, le petit prodige mal aimé.

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Gabriel Medina

Il est jeune, il est beau, il est doué, il sent bon le sable chaud – en vérité, sur ce point je m’avance un peu car je n’en sais rien et je m’en fiche – et a l’insouciance de ses 21 ans. Tu m’étonnes qu’il inspire la jalousie de certains. Gabi – tu permets que je t’appelle Gabi ? – n’a pas toujours fait l’unanimité. Pas dit que ce soit le cas aujourd’hui non plus. Peu importe.

Je ne pense pas m’avancer en disant qu’il est en route pour être le premier champion du monde brésilien de l’histoire, et ça, j’espère que ça fera taire ses plus grands détracteurs, même si je me doute qu’ils trouveront toujours quelque chose à redire.

En dépit des critiques et des victoires volées – je pense notamment à cette finale à Peniche où les juges (australiens) lui avaient injustement préféré Julian Wilson, le blondinet, australien lui aussi, juste bon à faire des pubs pour dentifrice, mais je m’égare – Gabi a tenu bon. Il a travaillé, pris en assurance et en muscles, se jetant dans les tubes à Tahiti comme jamais auparavant, ce que bien des observateurs lui reprochaient. Il était souvent réduit à cette image de fou volant, enchaînant les airs telle une brindille jetée au vent. Eh bien il a encaissé tous les coups, entouré et soutenu par sa famille. Il est devenu plus fort ! Aussi bien physiquement que mentalement – bien qu’il chouine encore un peu à la fin d’une épreuve, mais de joie désormais, attends, il n’a que 21 ans aussi ! C’est sensible à cet âge là – il a pris en maturité.

Je trouve désolant que ce soit Kelly Slater qui doive le « défendre » en soulignant ses qualités sur Instagram : http://instagram.com/p/sNzwzuTbJk/?modal=true. Qu’avez-vous donc contre Gabi ? Il est technique, de plus en plus physique, assez inspiré, et même tactique comme il l’a prouvé à Teahupoo ! C’est LE surfeur moderne par excellence, alors pourquoi ?

Contrairement à d’autres, il est solide dans sa tête, et n’a jamais insulté les juges – suivez mon regard… – il s’est recentré sur son travail, non sans sérieux, mais avec toute l’insolence de son âge.

Je vous avoue que je n’appréciais pas non plus lorsque je le sentais partir sur la pente facile du produit marketing, en multipliant les partenariats (Guarana et compagnie) et en créant son propre logo-marque. Je le voyais finir en potiche brésilienne stagnant en milieu de classement, sans jamais briller de son éclat brut. Il m’aura fait mentir, et tant mieux, parce qu’une chose que je ne lui ai jamais retiré, c’est son talent et le potentiel qu’il a à devenir champion du monde. C’est d’ailleurs tout le mal que je lui souhaite, d’être sacré champion, et dès cette année !

Il faudra vous y faire. Gabi sera bientôt au sommet du surf mondial, là où tous les espoirs français et autres auront échoué. C’est sûrement ce qui vous dérange. Certes, mais comme quoi, au lieu de se reposer sur ses acquis, la remise en questions et le travail finissent par payer. Medina, en plus de ses autres qualités, est un gamin intelligent, et c’est tout à son honneur. C’est d’ailleurs la principale raison qui fait que, tout comme vous ne me méritez pas, vous ne le méritez pas non plus. Et lui, contrairement à moi pour le coup, domine le championnat. Vous pouvez ne pas l’aimer, vous ne lui retirerez pas sa gloire.

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