Quand les bien-pensants découvrent le racisme.

Une fois n’est pas coutume, je viens mettre mon grain de sel dans l’actualité sportive frémissante qui agite les hypocrites. Le racisme ! La belle affaire, tu parles d’une découverte. Il y a bien longtemps que les adultes ne croient plus au Père Noël, mais ils vont nous faire croire qu’ils vivent au pays des Bisounours. Ca va Candy, t’as passé l’âge de regarder les dessins animés.
Alors voilà, la banane lancée à Dani Alves émeut et le propriétaire des Clippers choque tout le monde ? Faîtes moi rire.

Pour commencer, c’est vrai que c’est la première fois qu’on balance des bananes à un mec sur un terrain, ça vient de sortir hein. Et surtout, on n’a jamais vu ça sur les terrains français, oh non jamais ! Mais là, Dani fait le buzz. Pourquoi donc ? Parce qu’il a eu l’intelligence de se moquer ouvertement du débile qui a voulu jouer au plus fin. Mais son geste désintéressé et plein de sagacité – si rare chez un footballeur qu’il faut bien le souligner – est salué parce qu’il a amusé la plèbe. Il n’aurait rien fait, que personne n’aurait pointé du doigt ce jet de banane ordinaire. Au final il a bien raison, « il vaut mieux rire de ces attardés », et moi j’y inclus ceux qui ne se réveillent que maintenant parce que c’est d’actualité et que faire comme tout le monde c’est trop in. Encore une fois, une belle brochette de moutons écervelés. Toujours est-il que cette petite bouchée de banane aura fait son petit effet puisque Super Dani a réussi à relever son équipe ce soir-là. Au lieu de jeter des bananes sur le terrain certains feraient mieux de se les fout… les manger, ça pourrait peut-être les aider – mais avec les crétins rien n’est moins certain –. Ah, et une dernière chose, ta mère ne t’a jamais appris à ne pas jouer avec la nourriture petit con ?!
Enfin bref, vu comme c’est parti, je sens bien le profiteur parisien du coin – oui parisien, ils ont toujours des idées d’arriviste à la capitale – qui va lancer un petit commerce pour surfer sans risque sur la déferlante des nouveaux antiracistes. Je parie sur une ligne de t-shirts. Et puis ça lui donnera bonne conscience, lui qui est certainement le premier à trouver qu’il y a un peu trop d’arabes et de noirs dans l’équipe nationale, et qui éprouve le besoin de le souligner lorsqu’il se trouve en société. C’est vrai que c’est important d’insister sur ce point, faudrait pas oublier que la France ce n’est pas ça hein, pour peu que certains fous finissent par le croire… Diversité mais pas trop.

La deuxième « polémique » branchée du moment c’est celle qui concerne Donald Sterling. Passons sur ses idées sans intérêt, on connaît la chanson, et là n’est pas mon propos. Ce qui m’interpelle c’est que tout le monde se félicite de sa suspension à vie par la NBA. Non pas que je sois contre, au contraire, enfin des gens qui ont le courage d’assumer leur politique ; mais que, à tout hasard, les footeux qui applaudissent cette décision s’écrasent gentiment. Parce que lorsqu’on n’est pas foutu de la ramener un peu plus quand sieur Aragonés est filmé en pleine expression de son racisme le plus profond, on ne jubile pas grâce aux décisions des autres ! Ah c’est certain que ce n’est pas demain qu’on verra la FIFA prendre les mêmes sanctions. Et après on s’étonne qu’on doute des capacités intellectuelles des acteurs et spectateurs du football. Oui tout le monde a crié au mini scandale à l’époque, forcément, cela concernait un Français ! De quoi agiter un instant les décérébrés chauvins que représentent la majorité des supporters français. Mais, il n’y a pas si longtemps, quand monsieur est mort, tout le monde a sorti les mouchoirs pour pleurer ce grand homme… raciste. Alors vos gueules les poissons rouges ! Vous oubliez bien vite, mais lorsqu’il s’agit de faire comme la masse bien-pensante, là ça sa bouscule au portillon. Oui, saluons la NBA, mais espérons que les autres instances finissent par leur emboîter le pas un jour, et là, c’est loin d’être gagné.

Inclinez-vous devant les honnêtes gens et retournez donc lâchement à vos bananes – oui faîtes donc cela –, citoyens quand ça vous arrange. Parce que c’est bien connu, la citoyenneté c’est comme la mode, ça va ça vient en fonction des saisons bande de cons.
Enfin bref, tout cela pour insister une nouvelle fois sur le fait qu’il y a « vous » et qu’il y a « moi », et que non seulement vous ne me méritez pas, mais que même sur dix générations vous n’arriverez pas à la cheville d’un de mes neurones. Bon prochain match, monkeys!

,

Laisser un commentaire